Dans une nouvelle étude, des scientifiques français ont mis en lumière un lien entre l’apnée du sommeil et la présence de plaques amyloïdes et d’autres changements biologiques à priori associés à la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques ont publié leurs conclusions dans la revue JAMA Neurology.

Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?

L’apnée du sommeil est un trouble du sommeil dans lequel le dormeur interrompt involontairement sa respiration pendant son sommeil. La forme la plus courante de ce trouble est appelée « apnée obstructive du sommeil ». Elle survient lorsque les voies aériennes supérieures d’une personne se bloquent pendant son sommeil. Si elles ne sont pas traitées, les personnes souffrant d’apnée du sommeil peuvent développer d’autres complications de santé telles que des maladies cardiaques, de l’hypertension, des accidents vasculaires cérébraux et des dépressions.

Les chercheurs soupçonnent depuis longtemps que les troubles respiratoires du sommeil, tels que l’apnée du sommeil, augmentent le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Cependant, ils n’ont pas pu mettre en évidence les mécanismes biologiques qui lient ces deux troubles. La maladie d’Alzheimer est l’une des principales causes de démence chez les personnes âgées. Les scientifiques estiment que 43,8 millions de personnes dans le monde vivent avec une démence. L’Association Alzheimer estime qu’aux États-Unis, environ 5 millions de personnes de plus de 65 ans étaient atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démences apparentées. Elle prévoit que ce chiffre passera à 14 millions de personnes d’ici 2060.

Une étude réalisée en 2017 a conclu qu’environ 5 % des personnes vivant en Europe sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. La France affiche la même moyenne.

Les détails de l’étude des scientifiques français

Dans le cadre de cette dernière recherche, les scientifiques français ont recruté 127 hommes et femmes retraités de plus de 65 ans vivant en France et déjà inscrits à un essai clinique à l’échelle européenne évaluant la santé mentale et le bien-être d’une population vieillissante. Tous les participants ont répondu à des questionnaires sur leurs fonctions cognitives et la qualité de leur sommeil. Seules les personnes ne présentant aucun symptôme de perte de mémoire pouvaient participer à l’étude.

Les chercheurs ont donné à chaque personne un appareil portable à domicile pour enregistrer sa respiration pendant son sommeil. En mesurant la fréquence et la durée de la chute de la pression nasale du participant, les chercheurs ont pu diviser les participants en deux catégories : ceux qui souffraient de troubles respiratoires du sommeil et ceux qui n’en souffraient pas. L’équipe d’étude a également testé la mémoire et les fonctions cognitives des participants. Tous les participants ont subi des scanners d’imagerie cérébrale, y compris l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et la tomographie par émission de positrons (TEP). Un sous-ensemble de 87 personnes a également subi un scanner FDG-PET pour mesurer le métabolisme du glucose dans le cerveau.

Quel lien entre la qualité du sommeil et la démence ?

L’équipe de l’étude a constaté qu’environ 75 % des participants souffraient d’apnée du sommeil et qu’il y avait une accumulation marquée de protéine amyloïde dans leur cerveau par rapport aux personnes qui dormaient sans interruption. Ce type d’accumulation de protéines est caractéristique de la maladie d’Alzheimer lorsque la protéine forme des plaques sur le cerveau. Ils ont également constaté un volume de matière grise nettement plus important et une activité neuronale accrue dans les régions du cerveau associées à la maladie d’Alzheimer, à savoir le cortex cingulaire postérieur et les zones précuneuses.

Ces observations suggèrent une inflammation dans cette région du cerveau. En analysant les données, les chercheurs n’ont trouvé aucune différence entre les deux groupes en ce qui concerne les problèmes de mémoire ou les sensations de somnolence signalés par les personnes concernées. « À une époque où les essais cliniques des traitements de la maladie d’Alzheimer ne sont pas encore couronnés de succès, l’identification des facteurs de risque et des facteurs [de protection] à cibler intéresse un nombre croissant de chercheurs », déclare l’auteur principal, le Dr Géraldine Rauchs de l’Université de Caen. « Cela ne signifie pas que ces personnes vont nécessairement développer la maladie, mais elles sont plus à risque. De plus, il existe des solutions efficaces pour traiter l’apnée du sommeil. La détection et le traitement des troubles du sommeil, en particulier de l’apnée du sommeil, feront donc partie de l’arsenal pour favoriser un vieillissement en bonne santé », explique-t-elle.

D’autres pistes sont explorées, comme la luminothérapie, qui présente d’ores et déjà des résultats prometteurs. En plus d’être non invasive, la luminothérapie agit sur un vaste spectre de pathologies comme la dépression saisonnière, l’hypersomnie, la somnolence diurne et l’insomnie. Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://www.wizza.fr/luminotherapie/.