Des recherches sur l’enzyme AMPK (activated monophosphate protein kinase) qui joue un rôle dans la régulation de la respiration pourrait déboucher sur la mise au point d’un médicament pour traiter l’apnée du sommeil. Cette enzyme est déjà connue pour son action dans la régulation du métabolisme énergétique.
Dans une étude publiée dans la revue American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, des chercheurs du centre de physiologie d’Edimbourg en Ecosse ont démontré que l’enzyme AMPK intervient lorsque le taux d’oxygène vient à baisser en provoquant une accélération des mouvements respiratoires. En l’absence de cette enzyme, des souris de laboratoire sont incapables d’accélérer leur respiration quand l’oxygénation diminue.
Dans le syndrome d’apnée du sommeil, un phénomène semblable est observé. Le relâchement des muscles de la gorge provoque un rétrécissement des voies respiratoires chez le dormeur. La respiration s’arrête de manière involontaire en provoquant tout au long de la nuit des apnées répétées d’une dizaine de secondes. Le taux d’oxygène dans le sang diminue. La fréquence élevée des apnées du sommeil fatigue le coeur et les vaisseaux multipliant alors les risques cardiovasculaires et favorisant de nombreux troubles (hypertension, diabète, somnolence diurne…).
Soigner l’apnée du sommeil avec un médicament ?
Si l’on parvient à reproduire en laboratoire l’action d’amplification respiratoire de l’enzyme AMPK, on peut espérer dans le futur la commercialisation d’un médicament pour soigner l’apnée du sommeil. S’il voit le jour, ce traitement pourrait également aider ceux qui vivent en altitude, là où l’oxygène est plus rare, à mieux respirer pendant leur sommeil.
Rappelons qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement médicamenteux pour soigner l’apnée du sommeil. Il est nécessaire d’utiliser un appareillage spécifique pour assurer une ventilation en pression positive continue (PPC) ou pour maintenir ouvertes les voies respiratoires à l’aide d’une orthèse d’avancée mandibulaire. Un peu moins de 10% de la population est concernée par l’apnée du sommeil.