Très répandu dans la population, le ronflement (également appelé ronchopathie) concerne plus d’un tiers des adultes et près de la moitié des personnes de plus de 60 ans. Dans une plus faible proportion, l’enfant peut également être un ronfleur régulier (on dit aussi ronchopathe).
Même si dans la plupart des cas le ronflement n’a pas d’incidence sur la santé, il peut cependant révéler une pathologie plus grave. En effet, quand ils sont très bruyants et suivis d’une pause de la respiration, les ronflements sont en général la manifestation la plus caractéristique de l’apnée du sommeil.
Souvent sujette à plaisanterie, la ronchopathie chronique doit être, par définition, considérée avec sérieux. Mais au fait, qu’est-ce qu’un ronflement ? Qu’elle est la cause de ce bruit ? Pourquoi ronfle-t-on et surtout comment arrêter de ronfler ?
Qu’est-ce que la ronchopathie ?
La ronchopathie nocturne s’explique par le relâchement des muscles de la gorge. Les voies respiratoires se retrouvent réduites au niveau du pharynx. L’air circule plus difficilement et fait vibrer les tissus. Cette vibration produit alors le son du ronflement soit au moment de l’inspiration, soit lors de l’expiration. Plus les voies respiratoires sont rétrécies, plus la vibration est intense, et plus fort est le niveau du ronflement. Il peut même parfois dépasser les 90 décibels, soit l’équivalent d’un moteur de voiture.
On distingue plusieurs types de ronflements : la ronchopathie simple et la ronchopathie sévère. Dans certains cas, l’origine du problème est liée à la morphologie de la mâchoire du ronchopathe ou à une malformation. L’âge renforce aussi le phénomène en raison de la perte du tonus des tissus. Par ailleurs, le ronflement peut être associé à une congestion nasale, à la présence de polypes sur les voies respiratoires ou à des amygdales un peu trop volumineuses.
Quel lien entre ronchopathie et apnée du sommeil ?
Le fort ronflement est un des symptômes de l’apnée du sommeil. Le ronfleur qui souffre de cette pathologie est victime de pauses respiratoires silencieuses et répétées tout au long de la nuit. Ces arrêts peuvent durer plusieurs dizaines de secondes. Ils s’expliquent par le relâchement de la langue et des tissus de la gorge qui obstrue la circulation de l’air.
Ces pauses de la respiration entraînent de brefs réveils dont le dormeur n’a pas conscience en général. En revanche, il se réveille fatigué avec des maux de tête. La somnolence l’accompagne en journée en raison d’un déficit de repos réparateur. De plus, l’apnée du sommeil présente des risques élevés de maladies cardiovasculaires, de diabète ou d’hypertension artérielle. De même, elle favorise les accidents de la vie quotidienne par manque d’attention.
Comment arrêter de ronfler ?
La ronchopathie est une nuisance sonore évidente pour la personne qui dort à côté d’un ronfleur. Il représente un problème majeur dans la vie sociale et surtout dans la relation conjugale.
Réveillé par le ronflement de son ou de sa partenaire, le conjoint n’hésite parfois pas à manifester sa colère par un bon coup de coude dans le dos en espérant pouvoir dormir à nouveau dans le silence… La situation peut prêter à sourire. Mais elle ne doit pas conduire à faire chambre à part pour ne plus avoir à supporter ce bruit dérangeant.
Comme le ronfleur ignore qu’il ronfle, il doit être orienté vers une prise en charge adaptée de son trouble. Pour cela, il existe de nombreuses solutions simples qui permettent de lutter contre le ronflement. L’avis d’un médecin est cependant recommandé pour les gros ronfleurs.
Une étude complète du sommeil à l’aide d’une polygraphie peut s’avérer nécessaire. Elle permet de diagnostiquer un éventuel syndrome d’apnées du sommeil. Il se traite essentiellement par une ventilation assistée dite à pression positive continue (PPC). Une machine à utiliser chaque nuit insuffle de l’air via un masque respiratoire. La respiration est ainsi facilitée. On parvient de la sorte à stopper les ronflements et les apnées disparaissent aussi.
Que faire contre le ronflement ?
La ronchopathie n’est pas une fatalité. En modifiant son comportement et ses habitudes de vie, il est facile de lutter contre le ronflement. Dans les situations les plus critiques, un accompagnement médical est cependant nécessaire. Nous l’avons déjà dit, c’est le cas pour l’apnée du sommeil.
- Perdre du poids
Plusieurs facteurs aggravent le ronflement tels que le surpoids. L’embonpoint augmente la probabilité d’être sujet au ronflement. Plus volumineux, les tissus du pharynx gênent la circulation de l’air. La femme enceinte est d’ailleurs davantage sujette aux ronflements en raison de la prise de poids liée à la grossesse. Il est donc utile de pratiquer une activité physique et de surveiller son alimentation pour limiter le surpoids. - Alcool, tabac et médicaments
La consommation d’alcool, le tabagisme et la prise de certains médicaments tels que les anxiolytiques ou les somnifères provoquent un relâchement des tissus et une respiration plus difficile pendant le sommeil. La conséquence ? Des ronflements ! Mieux vaut ne pas consommer d’alcool le soir et éviter le tabac. - Position sur le dos
Dormir sur le dos n’est pas non plus recommandé. Cela provoque la descente de la base de la langue en arrière, contribue à réduire le passage de l’air, et favorise la survenue des ronflements. Une position de couchage sur le côté est préférable. - Exercices de la langue
Selon certaines études scientifiques, des exercices de la langue permettraient de réduire le ronflement. Mais l’efficacité de cette méthode reste encore à prouver. - Décongestion nasale
Si le ronflement a pour origine une infection ou une allergie respiratoire, un traitement adapté doit permettre de décongestionner les voies aériennes supérieures pour assurer une respiration optimale par le nez. Des mesures sont également à prendre pour supprimer les allergènes et les agents infectieux présents dans l’environnement du ronfleur.
Outre l’hygiène de vie, d’autres alternatives médicales s’offrent aux ronfleurs pour les aider à vaincre la ronchopathie. Utilisée à la fois pour traiter le ronflement et l’apnée du sommeil, l’orthèse d’avancée mandibulaire est une gouttière dentaire en vente libre en pharmacie. Elle permet de maintenir la mâchoire inférieure en avant pendant le sommeil.
Cette action mécanique libère le passage de l’air au niveau du pharynx et diminue ainsi le phénomène de vibration à l’origine du ronflement.
Le dilatateur nasal est un autre remède efficace à ajouter à une longue liste de produits : spray, pastilles, bandelettes… En revanche, un médicament contre le ronflement n’existe pas à proprement parler.
Dans le cas de l’apnée du sommeil, on préconise éventuellement la chirurgie. Il s’agit de retirer tout ou partie des éléments responsables de l’obstruction des voies aériennes. On parle alors d’ablation ou de réduction (tissus mous, luette au fond de la bouche, voile du palais, polypes, amygdales…). L’opération se déroule sous anesthésie locale ou générale. Elle est parfois réalisée à l’aide d’un laser.